Mohammed S. Dajani Daoudi est professeur de Sciences politiques et directeur de l’Institut d’études américaines à l’université al-Qods à Jérusalem. Il a fondé Wasatia, un mouvement-parti en mars 2007. Au nom de l’islam, il récuse la haine et la violence, prône la paix négociée avec l’Etat d’Israël et une « Palestine » démocratique. En mars 2014, il a amené, dans une perspective doloriste, 30 étudiants Arabes palestiniens des universités de Al-Quds et Bir Zeit à Auschwitz. Ce qui a suscité une polémique. Ces étudiants de l’université Al-Quds participent à un programme commun avec l’université Friedrich Schiller de Jena (Allemagne) et l’université Ben-Gourion dans le Néguev, et dont le thème est la réconciliation et la résolution de conflits. La “semaine dernière, un groupe d’étudiants israéliens a visité le camp de réfugiés de Dheisheh, situé au sud de Bethlehem afin d’apprendre sur la souffrance palestinienne lors de la fondation de l’Etat d’Israël en 1948 (Nakba, “catastrophe”)“. Selon Dajani, la Shoah et la Nakba ont été choisis comme des “évènements symboliques qui ont profondément affectés la psyché des deux parties au conflit“.
Quel a été votre parcours ?Je suis né dans une famille musulmane de la haute bourgeoisie hiérosolymite.
A l’école des Quakers à Ramallah, on m’a enseigné la tolérance et la coexistence.
En juin 1967, étudiant à l’université américaine à Beyrouth, j’étais guidé par l’idée « C’est nous ou eux ». J’ai rejoint des mouvements radicaux ; je soutenais la lutte armée et la résistance militaire.